Histoire

Les treize cloches de la cathédrale

Elles sont réparties actuellement entre la tour et la flèche du chœur et constituent un des ensembles les plus importants d'Europe. Les cloches actuelles sont conservées intactes depuis 1737. Quelques-unes accompagnent la vie des habitants de Fribourg depuis la fin du Moyen Âge et certaines ont même été suspendues à l'ancienne tour du chœur, démolie dans la seconde moitié du XVe siècle.

Histoire

A partir de 1470, on a abattu les arbres pour former les poutres porteuses, placées dans la première et la seconde chambres des cloches (troisième et quatrième étages de la tour). Les cloches déjà existantes ont été suspendues et le campanile a été complété durant les siècles suivants. L'activité de fonderie s'est particulièrement développée à Fribourg entre le XVe et le XIXe siècle, à l'instar des villes de Zurich et d'Aarau. Toutefois, plusieurs cloches sont l'œuvre de fondeurs étrangers à la ville.

Métal de prédilection

Le métal de prédilection était le bronze, plus ou moins enrichi d'étain. L'argent a parfois été utilisé car on pense que les métaux précieux peuvent affiner le son. L'ajout successif de cloches sur une période aussi longue rend difficile une harmonisation de l'ensemble, d'autant qu'il est délicat de prévoir le son de chaque cloche avec précision avant la fonte. Les jougs de cloches en bois et les battants originaux ont été remplacés en 1967 par des jougs métalliques et de nouveaux battants. Lors de la dernière restauration achevée en 2013, on a préféré revenir aux jougs de chêne et à des battants redimensionnés.


Description

Deux cloches se trouvent dans la première chambre de la tour (troisième étage de la tour) :

Cloche de Sion ou de sainte Marie (fondue en 1505, d'un poids d'environ 6'950 kg – la troisième plus grande cloche historique de Suisse – avec une note de frappe de sol2) : un calvaire, une Vierge à l'Enfant, saint Michel, une triple image de saint Nicolas de Myre entre les saintes Catherine d'Alexandrie et Barbe et les armes de Fribourg figurent sur la cloche, qui constitue aujourd'hui la plus grosse cloche de fondeurs français antérieure à la Réforme que le monde ait conservée.

Cloche de sainte Catherine (1505, 3'550 kg, si2) : dédiée à la patronne secondaire de la ville, elle n'est pas exempte de défauts et de nombreux éclats rendent ses inscriptions quasiment illisibles.

Sept cloches se trouvent dans la seconde chambre de la tour (quatrième étage) :

Cloche de sainte Barbe (1367, 2'080 kg, mib3) : elle constitue l'une des plus anciennes cloches de Suisse à mentionner le nom du fondeur, mais son texte, sans aucune image, ne fait pas référence à la patronne secondaire de Fribourg.

Cloche des heures ou de la confrérie (1416, 1'650 kg, fa3) : elle sonnait autrefois les offices du clergé et sonne aujourd'hui l'angélus, trois fois par jour.

Cloche de prime (1437, 980 kg, lab3) : il s'agissait autrefois de la cloche du gardien, puis de la cloche annonçant l'office de prime.

Cloche de Gambach (1562, 600 kg, sib3) : fondue grâce au don de l'avoyer Jean Gambach, au XVe siècle, elle a été refondue au siècle suivant.

Première cloche du sacristain (1569, 210 kg, mib4) : avec la seconde cloche du sacristain, elle ne servait initialement que pour les fêtes de l'Assomption, mais il s'agit d'une refonte.

Deuxième cloche du sacristain (XIVe siècle, 230 kg, solb4) : elle constitue sans doute la cloche la plus ancienne de l'église St-Nicolas, à qui elle est d'ailleurs dédiée.

Cloche de l'agonie (1734, 110 kg, solb4) : offerte en 1679, elle n'a été fondue que bien plus tard et était sonnée autrefois durant l'agonie des bourgeois de la ville (le texte mentionne explicitement ce but).

Deux cloches, situées au même emplacement, ne sont plus utilisées :

Première cloche des choralistes (1567, 20 kg, note de frappe indéterminable) : avec la seconde cloche des choralistes, elle sonnait quotidiennement la messe de la Vierge Marie célébrée à l'autel du sommet de l'allée latérale de gauche.

Seconde cloche des choralistes (1554, 18 kg, sol5) : un mécanisme la relie à la précédente, de sorte que toutes deux pouvaient être actionnées ensemble et manuellement.

Deux cloches se trouvent dans la petite flèche surmontant le chœur :

Cloche de la messe (1737, 50 kg, si4) : elle pouvait être actionnée depuis le chœur pour signaler le début de la messe.

Cloche du Saint-Sacrement (1656, 23 kg, fa5) : offerte par le chanoine Fuchs lors de la création de la Confrérie du Saint-Sacrement, elle était sonnée durant l'administration de l'extrême-onction, que les confrères accompagnaient.