Tour

Construction

La construction de la tour d'entrée commence vers 1370. En 1430, les deux premiers étages sont achevés. Cela permet l'élévation des voûtes de la nef. Après une interruption, les travaux reprennent en 1470 pour s'achever en 1490 avec les deux derniers étages – mais sans flèche – pour une hauteur de 76 mètres. L'élévation de la tour est inspirée de celle de Fribourg-en-Brisgau (même si on a ajouté un porche au-dessus du portail), parmi d'autres influences Strasbourg et Prague, par exemple.

Le rez-de-chaussée dispose à l'intérieur d'un narthex à arcatures aveugles et à l'extérieur d'un portail aménagé dès 1380, dont la statuaire a été complétée sur près d'un siècle ; la chapelle du Saint-Sépulcre, située sur le côté sud de la tour, a été édifiée dans la première moitié du XVe siècle. Le deuxième étage comporte un porche sur l'extérieur ainsi qu'une grande rosace et une chapelle St-Michel (actuellement salle du trésor), autrefois visibles depuis la nef (avant l'aménagement de l'orgue baroque puis de l'orgue romantique). Du troisième au quatrième étages (première et deuxième chambre des cloches), on passe subtilement du plan carré au plan octogonal. L'originalité de la tour tient au fait qu'elle est dépourvue de flèche, mais les avis divergent pour en expliquer les raisons.


Choeur

Architecture

Le chœur érigé entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècles comporte un chevet plat (comme à Romont et Moudon) et sa dernière travée est surmontée d'une tour carrée (comme à Estavayer-le-Lac, Payerne et Romont) à laquelle on accède par l'escalier à vis encore visible à l'extérieur, au nord-est. Cette tour a été démontée dans la seconde moitié du XIVe siècle en raison de son état de délabrement. Il semble toutefois que ces travaux n'ont pas suffi car, au début du XVIIe siècle, des fissures sont apparues dans les voûtes du chœur.

Entre 1627 et 1630 (cette dernière date est visible au-dessus de la fenêtre centrale du chœur), après avoir hésité à consolider les murs, les autorités choisissent de reconstruire le chœur. L'intégration des nouveaux murs aux anciens laisse apparaître deux nouvelles travées et une abside à trois pans d'octogone surmontée d'une flèche, mais sans aucun décor, ni intérieur, ni extérieur. Seule la voûte est décorée. Les clefs de voûte centrales présentent les armoiries de l'Etat de Fribourg, la Vierge Marie, saint Nicolas de Myre, sainte Catherine d'Alexandrie, sainte Barbe et saint Charles Borromée. Les autres clefs de voûtes comportent les armoiries des trente-deux membres du Petit Conseil, le gouvernement patricien de l'époque.


Chapelles

Mise en place des chapelles

Lors de la construction initiale, les murs latéraux de la nef ne sont pas alignés sur le front des contreforts mais sur les piliers à l'intérieur de l'édifice, de sorte qu'il n'existe aucun espace pour des chapelles latérales – hormis pour celle du Saint-Sépulcre, coincée sur le côté sud de la tour. Cependant, comme dans d'autres églises, la générosité de l'Etat, de familles ou de confréries permet l'édification de huit chapelles latérales entre 1515 et 1759. Leur construction a toujours essayé de respecter au mieux le caractère gothique de l'église St-Nicolas. La dernière chapelle a été aménagée par l'avoyer Peter Falk dès 1515 sur le côté sud de la cinquième travée (aujourd'hui autel du Sacré-Cœur). La deuxième, aux frais de l'Etat et en l'honneur de la Vierge Marie, se situe du même côté depuis 1663, mais dans la travée précédente. Les six autres chapelles ont été édifiées au milieu du XVIIIe siècle.

La chapelle Mossu, ou chapelle du Saint-Sépulcre et de Saint-Laurent, a sans doute été intégrée entre les contreforts sud de la tour d'entrée de l'église St-Nicolas vers 1430 puis mise sous toit en 1457, à l'instigation de Jean Mossu, bourgeois de Fribourg et recteur de la fabrique de St-Nicolas. De plan irrégulier, elle est éclairée par deux fenêtres : la plus grande comporte un magnifique remplage à mouchette qui manifeste l'influence d'une famille d'architectes de renom, les Parler, qui ont œuvré en de nombreuses églises du Saint-Empire et notamment en la cathédrale St-Guy de Prague, entre le XIVe et le XVe siècles. La chapelle est liée au patronage de saint Laurent, dont la statue figure au-dessus de l'autel. Elle abrite depuis le milieu du XVe siècle un groupe de statues représentant la mise au tombeau du Christ. L'aménagement intérieur a subi plusieurs transformations. Suite au constat de fissures dans les murs de la tour, on divise la chapelle en deux étages en 1646. Ce n'est qu'en 1942 qu'on supprime la voûte et l'étage baroque, remet en place la mise au tombeau et installe l'autel dans la travée sud-est.


Sacristies

Edification

La première sacristie, au sud de la première travée du chœur, a été reconstruite en 1632 sur deux étages. L'édification de la seconde date de 1674. Les deux pièces sont voûtées.

Leur façade a été transformée dans le style néogothique au milieu du XIXe siècle. L'accès au chœur s'effectue initialement à travers les stalles (condamné au milieu du XVIe siècle), et l'accès à la nef par une porte située à l'emplacement de l'actuel autel du Sacré-Cœur (condamné dans la deuxième moitié du XIXe siècle). Actuellement, l'unique accès s'effectue par le chœur.